moi je vote pour la supply chain!
L'impossible glossaire
[ 23/03/10 ]
« Tambouille » de mots. Ce terme imagé est celui d'un expert - irrité -du secteur : on mélange tout à toutes les sauces, dit-il, même si le mot « logistique », qui couvre en théorie toute la gestion des flux de marchandises, y compris les transports, devrait être fédérateur. Or « logistique » comme « prestation logistique » est souvent employé en France dans un sens étroit de gestion d'entrepôts. Les organisateurs de la SITL n'ont pas osé retirer de leur acronyme le T de « transport » au profit du L de « logistique » tant la question fait toujours débat. Idem pour l'expression « supply chain » ou « supply chain management » qui devrait englober tous les maillons d'un flux de marchandises, mais reste souvent utilisé dans l'Hexagone pour les seuls systèmes d'informations nécessaires au pilotage de la chaîne. Ainsi, les mots du secteur varient selon les marchés, les métiers, les langues, les périodes, les entreprises… Personne ne connaît plus les ingrédients précis - car fluctuants -qui composent la formule d'un « intégrateur logistique », d'un « organisateur de transports », d'un « prestataire logistique », d'un « 3PL », d'un « freight forwarder » (ou « forwarder »), d'un « NVOCC », d'un « opérateur logistique », d'une « logistique contractuelle »… Il y a autant de recettes que d'utilisateurs. Pas un consultant, pas un service marketing qui ne veuille clarifier le brouet en apportant son grain de sel pour réécrire, avec un air de chef, sa définition, en l'assaisonnant de néologismes, d'anglicismes, d'additifs surdosés. Il n'y a pas deux glossaires, sauf ceux qui copient les autres, pour apporter les mêmes définitions des mêmes mots. On s'accorde à peu près seulement sur quelques termes offrant une assise juridique (mais qui varient d'une législation à une autre) comme « commissionnaire de transports » qui, en droit français, est tenu à une obligation de résultats, ou « transitaire » qui a une obligation de moyens ; ou sur quelques termes de base reconnus (« chargeurs », « messagerie », « expressiste »…). Pour le reste, le salmigondis est tel que même des experts, qui croient s'entendre entre eux, mélangent les casseroles. La bouillie enjolive parfois le menu de mauvais cuisiniers ! Il est temps que des organismes du secteur en France (l'Aslog, l'AUTF, TLF ou l'Afilog par exemple) ou, mieux, à l'international, s'entendent pour créer une commission terminologique permettant de faire le tri, de retrouver les vraies recettes des choux et des carottes et de redonner un zeste de transparence à la profession.